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Association Française des Techniciens de Laboratoire Médical (AFTLM)

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16 juillet 2020

Au coeur de la crise - Interview de Nathalie, TLM Hôpital Paul Brousse, AP-HP

Dans le cadre de la sortie notre magazine, le TechLabo.com, nous avons interviewé plusieurs TLM impliqués dans la crise COVID-19.

Voici le témoignage de Nathalie CHARTREL, arrivée en rendort au laboratoire de virologie, à l’Hôpital Paul Brousse, AP-HP.

J’étais TLM en parasitologie à l’Hôpital de BICÊTRE ; Le laboratoire a fermé définitivement début mars. Dès que j’ai appris, de nombreux mois déjà, cette fermeture, l’ai cherché un poste.

Ayant des problèmes de santé, j’avais bien conscience que ce serait compliqué en raison de mes restrictions. J’ai un RQTH (reconnaissance de travailleur Handicapé) mais j’ai toujours assuré mes missions en respectant les contraintes liées à ma maladie.

Lors des entretiens (nombreux !), j’entendais : « vous êtes trop vieille » (54ans) ; « vous n’êtes plus capable de travailler à l’AP-HP ; « vous êtes trop fragile » ; « les vieilles techniciennes coûtent trop cher et ne sont pas malléables… ». Un cadre de pôle m’a même dit : « Je peux vous faire pleurer dans les 3 minutes », ce qu’il a réussi.

Après ces nombreux échecs, j’ai pris conscience que je n’avais plus ma place à la paillasse.

Suivant les conseils de la DRH, je m’oriente vers une reconversion : technicien d’informations médicales. Cette reconversion est proposée aux médecins, aux infirmiers, aux techniciens de laboratoire médical qui ne peuvent plus assurer leur fonction pour raison médicale.

J’ai été en arrêt presque 4 mois pour dépression.

Le 4 mars 2020, mon cadre de DMU m’informe que le laboratoire de virologie de Paul BROUSSE aurait de renforts ; Je me suis portée volontaire. Lorsque j’arrive en virologie, je constate l’absence des ¾ de l’équipe, tous malades, covid-19 positif.

J’assure depuis le poste de décantation en attendant le dé-confinement et le commencement de ma formation.

Je pense que ma participation soulage un peu le service. Je suis contente d’être utile., de participer à cette lutte pour vaincre la maladie.

Je vis une belle expérience de solidarité.

Nathalie CHARTREL